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Affichage des articles associés au libellé poême

Ondine

Ondine reste coincée, jour après jour, dans son fauteuil entre la fenêtre et le poêle à gaz qui la réchauffe. Elle ne voit que la cime des arbres du jardin d’en face, mais cela n’a aucune importance, sa journée se passe à tricoter, un rang à l’endroit, un rang à l’envers et elle recommence ce va-et-vient dans un cliquetis d’aiguilles. Sa tête dépasse à peine le haut du fauteuil montrant une touffe ébouriffée de cheveux blancs jaunis et tenue sur la nuque par un bigoudi plat. Sortant très peu dehors sa peau est blanche et ses yeux couleur acier vous glacent, vous économisant ainsi des paroles et des sourires, du reste elle n’a rien à dire, toujours silencieuse dans cette pièce peu chauffée. Elle économise le gaz et se coiffe d’un châle à rayures bleu-marine et jaune crocheté par ses soins. Du reste, elle économise sur tout y compris sur la laine usagée des pulls. Cette dernière entourée autour des dossiers de deux chaises file entre ses doigts pour créer une nouvelle pelote bien s...

Folie

Combien de bombes Eclateront   dans nos vies ? Combien de monde A   jamais détruits ? Combien d’armes Cracheront leurs feux ? Combien de pleurs Verseront ces mères ? Combien d’enfants Entendront   ces détonations ? Combien de larmes Couleront sur le sang ? Combien de Marie, Aicha, David Hurleront leur peur ? Quel est ton nom  Dieu, Allah, Yahvé ? Violent, vénéré, destructeur. Combien de temps S’écoulera sur cette douleur? Combien temps Refuseras-tu ta protection? Dans combien de temps Ecriras-tu   Paix.

L'ABSENCE

Vous étiez mes compagnons et vous êtes partis ensemble un soir d’automne, sans bruit, discrètement. Les arbres du parc changeaient leur couleur, le rouge des feuilles se mélangeait au jaune avec de temps à autre une pointe de vert. Certaines se détachaient et voletaient aidées par un vent léger, pour se poser délicatement sur la pelouse comme un papillon. C’était une délicieuse journée ensoleillée. Il faisait chaud à l’ombre du parasol en lisant sur la terrasse, lorsque l’orage éclata, un orage aussi soudain que violent. Le ciel noir se rayait d’éclairs lumineux, la tension était si forte que les grondements passaient inaperçus. Une pluie torrentielle s’abattit massacrant les arbres et je courus à l’abri pour ne pas être trempée jusqu’aux os. Les gouttes s’écrasant contre les vitres glissaient, présentant une supplique pour les laisser entrer dans la pièce. Reprenant la lecture dans un profond silence succédant à ce tumulte, de temps en temps interrompu par le crépitement du ...

CÂLIN

Zian comptait les jours qui le rapprochaient du départ en vacances dans la ferme familiale. Enfin, le grand jour arriva et comme par magie, il se leva sans peine contrairement aux autres jours où le réveil est un véritable combat. Le désir de prolonger les rêves est quotidiennement le plus fort. — Déjà prêt ! lance sa mère, tout étonnée de le voir apparaitre séance tenante dans la cuisine. Zian avale rapidement son petit-déjeuner composé de flocons d’avoine et d’un chocolat chaud. Les valises bouclées de la veille au soir, préalablement rangées par son père dans le coffre de la voiture annoncent le départ imminent. Voulant devancer ses parents, il quitte en courant la maison et va s’installer à sa place habituelle sur la banquette arrière de l’automobile. Calmement, il attend la fin des préparatifs. Il a hâte de retrouver ses compagnons de jeu, et surtout le seul cheval appelé Câlin. Le voyage se poursuit durant toute la journée, les véhicules roulant à la vitesse d’un...

Forêt-Noire

Aujourd’hui, tout m’invite au voyage, des petits riens comme le désir de préparer mes bagages, l’été qui approche me donnant un sentiment d’indépendance, de liberté, inconnu pour moi durant ces années de travail. Responsable des achats, je me déplaçais dans différents pays afin de négocier des contrats au nom de mon entreprise. Mes départs fréquents déchainèrent une grande quantité de reproches, injustifiés à mon avis, de la part de mon mari qui finit par disparaitre sans bruit de ma vie, préférant surement une existence beaucoup plus calme. Le divorce fut prononcé par consentement mutuel aidé en cela par l’absence d’enfant ou d’un quelconque animal. Ce vide fut largement compensé par cette course effrénée et les années passèrent très vite, trop vite peut-être. Ce fut lors d’un déplacement en Allemagne que je connus Gunther, cadre dans une entreprise de textile. Logeant dans le même hôtel, nous passions chaque soir un agréable moment autour d’une boisson. Il était exubérant, fo...

Septieme Ciel

E n caressant ta peau A u soleil de l’amour U n parfum boisé D échaine ma passion İ ncontrôlable dans mon cœur. K amikaze du bonheur A u-delà des rêves R isque démesuré S ous tes ailes menacées İ mmense douceur S urvolons le monde L ibres comme Icare. E nivrante sensualité Y perdrons-nous la vie ? A été primé. Gain un parfum D'Eau D'Ikar

Un Regard

Un regard de toi, je m’abandonne. Main dans la main un torrent d’amour m’envahit. Voyage à deux sur le chemin de la vie Nos cœurs enlacés gagnent le paradis. Ton regard sur ses hanches ondulées, L’ivoire de sa chair, chavirent ton cœur. Tu rejoins la belle sur la route, au hasard, Tes yeux s’illuminent de rêves insensés. Un regard loin de moi, ma main tu as lâché. L’amour se meurt et la vie s’est arrêtée. La nuit étend son voile, il n’y a plus d’étoile, Loin de tes bras, l’hiver dans mon cœur est entré. Un regard dans le miroir révèle le temps passé, Rapides années m’arrachent à tes jours. Je pleure les vaines promesses et les souvenirs. Les mots hurlés ne comblent pas ton silence. Un regard sur ce bouquet de mes larmes arrosé Te rappellera que l’on s’est tant aimé. Une fleur s’est fanée, le dos courbé je partirai Mon cœur a trop d’amour, je ne peux t’oublier.

Champs-Elysées

Le train ralentit, longe de vieux immeubles gris et ballote de droite et de gauche les passagers durant de longues minutes pour stopper finalement au bout d’un quai de la gare d’Austerlitz. Une voix impersonnelle annonce la fin du voyage et attise mon impatience de revoir la Tour Eiffel, Notre-Dame, Montmartre et tous les autres magnifiques monuments qui font de Paris une ville inconnue ou trop connue peut-être. Le va-et-vient des taxis m’accueille en ce matin frileux et au loin le tumulte sourd de la ville résonne. Dehors, dans les bars, les garçons de café s’affairent en portant leur plateau, perpétuel déséquilibre, d’où s’échappent les effluves des boissons chaudes qui réconfortent les voyageurs et les noctambules, papillons de nuit, qui rentrent du travail en frissonnant de fatigue. Bousculée par des fantômes vivants, pressés de rattraper leur retard, je file d’un pas vif le long des rues pour admirer mes Champs-Élysées qui m’offrent un spectacle grandiose de l’Étoile à la...

Amie

J'ai vu notre groupe d'amis, Groupe d'espoirs et de joies, Soleil et mer appellent. J'ai vu des gerbes d'eau, Des poissons et des plongeons, Des rires et la peur d'un regard. J'ai vu simplement un corps, Cette fille si belle sans vie, Ses cheveux noirs devenus algues. J'ai vu ces hommes lutter Dans l'effort et la rage de vaincre, Mais notre amie doucement est partie. J'ai vu notre groupe d'amis, Groupe de désespoirs et de peines , Soleil et mer l'emportent. ( Ce poême a été primé)

La Mer

Vague verte, vague bleue Chante dans mes cheveux. La mouette survole le bateau. Le ciel est pur, La pêche est bonne. Vague d’argent, vague d’or Caresse mon visage. Le soleil lance ses rayons. Le sable est chaud, Le bain propice. Vague féroce, vague cruelle La tempête fait rage, Sans pitié frappe la mort Le bateau coule, La mouette piaille. Vague noire, vague grise. Hurle le vent sur le rivage. Le ciel noir se confond Des enfants pleurent, Le poisson est impur.

La Question

Les rayons du soleil filtrent au travers des volets et illuminent les particules de poussière qui dansent dans la lumière. Je me suis endormie dans le calme de cet après-midi d’été. Le bonheur. ! Soudain, un bruit de voix me réveille en sursaut ! Le brouhaha et les rires se rapprochent et s’amplifient de seconde en seconde. Couchée sur le dos et le cœur battant, je regarde le plafond lorsque je tressaille en voyant un visage énorme penché sur moi. De grands yeux noirs interrogateurs me regardent. La bouche libère une rangée de dents blanches en faisant un large sourire ou une grimace. Que fait cette inconnue ainsi penchée au-dessus de ma couche ? Voilà que maintenant elle me secoue avec des ricanements et des gloussements imbéciles. Une panique totale s’empare de moi et je pousse un hurlement de terreur. — Maman au secours ! J’ai mal au cœur ! —Comme elle est belle ! Regarde, elle frotte son nez pour chercher son pouce dit une voix douce. Mais non ! Je frotte mes yeux, car j’ai sommeil...

Tout Est Ouvert

L'été se prolongeait en cette fin de septembre, annonçant une douce soirée et Léa, bloquée dans un habituel embouteillage, rêvait d’un peu de fraîcheur après une journée de travail. Sur un fond de musique, elle pensait à cette histoire peu banale qui l’amenait chaque mois dans cette maison cachée dans un écrin de verdure reflétant le calme de l’endroit. Elle songeait aux surprises que la vie réserve, telle que sa rencontre avec cet homme encore charmeur et devant avoir l’âge de son père. Il l’avait accosté lors d’une exposition de peinture devant une œuvre de Picasso et son exposé fut le prétexte pour continuer ensemble la visite. Ses connaissances sur les peintres et leurs oeuvres la captivaient et, si méfiante d’ordinaire, elle accepta naturellement de prolonger leur rencontre au-delà du vernissage. Il lui présenta sa carte en la quittant et lui fit promettre de lui rendre visite à l’adresse indiquée. Depuis ce jour elle venait de temps en temps passer un moment en sa compagnie, ...