Toi si grand, moi si petit, Toi, si loin, viens dans mon refuge. Là, tous deux nous pourrons discuter. M'entends –tu? M’aperçois tu? Je ne vois rien, serais je abandonné ? Tu dois être bien vieux, Ta peau ridée, tes cheveux blancs, Ton cœur inquiet et déchiré, Plaie secrète invisible aux yeux. Entends tu, ma voix si faible. Je suis si petit, si petit. Je parle avec douceur pour t’apaiser Ta colère terrible déclenche la fureur. Tu es puissant et moi épuisé, J'hésite encore et je tremble. Regarde sur ma joue, une larme de cristal Coule pour toi, c'est mon offrande. Tu souris, elle est si légère, sans reflet, Témoin de nos émotions partagées Par les mères qui pleurent leurs enfants, Par les amants déchirés, Par les soldats hurlant la mort, Par les canons déchirant le ciel, Par des oiseaux de malheur et de terreur, Par les malades de l'âme et du cœur, Par les peuples qui se déchirent, Par ceux qui ont faim, Par l...