Mon Dieu
Toi
si grand, moi si petit,
Toi,
si loin, viens dans mon refuge.
Là,
tous deux nous pourrons discuter.
M'entends
–tu? M’aperçois tu?
Je
ne vois rien, serais je abandonné ?
Tu
dois être bien vieux,
Ta
peau ridée, tes cheveux blancs,
Ton
cœur inquiet et déchiré,
Plaie
secrète invisible aux yeux.
Entends tu,
ma voix si faible.
Je
suis si petit, si petit.
Je
parle avec douceur pour t’apaiser
Ta
colère terrible déclenche la fureur.
Tu
es puissant et moi épuisé,
J'hésite
encore et je tremble.
Regarde
sur ma joue, une larme de cristal
Coule
pour toi, c'est mon offrande.
Tu
souris, elle est si légère, sans reflet,
Témoin
de nos émotions partagées
Par
les mères qui pleurent leurs enfants,
Par
les amants déchirés,
Par
les soldats hurlant la mort,
Par
les canons déchirant le ciel,
Par
des oiseaux de malheur et de terreur,
Par
les malades de l'âme et du cœur,
Par
les peuples qui se déchirent,
Par
ceux qui ont faim,
Par
les incroyants et les impies.
Que
de richesse nous t'offrons,
Nous
si petits, si petits.
Nous
t’adressons, mon Dieu, ce cri
De
douleur, de peur et de malheur.
Dans
ce sanctuaire empreint de tendresse
Je contemple
cet homme écartelé,
Sur
la croix, c'est ton fils,
Comme
nous oublié et si désespéré.
Toi
si grand dans ton éternité,
Que
nul n'ose te regarder,
Tu
as trop de puissance,
Ta
haine mêlée de mépris
Guide
ton bras vengeur
Vers
les si petits qui t'ont adoré.
Mon
Dieu tu ressens tant de souffrance
Dans
ce havre, écoute ma voix.
Si
tu as encore de la bonté
De
la miséricorde et du pardon,
Arrête
ses horreurs.
Laisse nous
à tes pieds
Vivre
sur cette terre en paix,
Ecouter
les oiseaux chanter,
Cueillir
la rose épanouit,
Admirer
le ciel étoilé.
Nos
chants s’élevant vers toi
Seront
l'or pour orner ton trône,
Nos
rires deviendront les joyaux ornant ta parure.
Moi,
si petit je t'adresserai une prière,
Je
m'apaiserai dans ta lumière,
Je
me bercerai de ta bonté,
Je
baiserai tes pieds
Enfin
mon dieu je t'aimerai.
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