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DEVINEZ

Sous tous les cieux, je me promène, Sur la glace ou sur l’onde, Les rayons du soleil me caressent. Je me réchauffe à leur feu. Le vent, la pluie,je les déteste. Je larmoie, grince et grelotte, D’habits de lumière, je m’enveloppe. Je suis très séduisant. Adulé, je suis discret. Dans un recoin, je me fais oublier. Ne me prêtes pas à ton ami feu-follet. Je suis fidèle et tu es mon maître. Ton bois est doux, tu es tendresse. Dans tes bras je me love, Je me laisse bercer au pays des fantasmes. Tous deux,, nous partons en voyage. Eh oui, je suis....... Mais qui suis-je ?

La Robe Rouge

Ce soir-là la musique avait commencé depuis une bonne heure, lorsque la vieille femme arriva timidement à petits pas. Les années avaient dessiné sur son visage quelques rides et sa chevelure blanchie révélait le décompte des ans. Pour ce soir de fête, elle avait revêtu une robe rouge rappelant celle de sa jeunesse. La jupe ample, descendait jusqu’aux chevilles laissant apparaitre ses espadrilles assorties à sa toilette. L’ensemble était du plus bel effet. Un chignon en haut du crâne tranchait avec le reste de sa personne. Visiblement, pressée, elle ne s’était pas recoiffée et des mèches folles encadraient son visage pâle. Elle était petite, un peu enveloppée et légèrement voûtée. Sa tenue vestimentaire révélait une pauvreté évidente. Elle se faufila au bord de la piste de danse s’excusant presque d’être venue. Elle observait les danseurs s’enlaçant au rythme de la musique. Perdue dans son monde, à chaque mélodie, elle se mit à danser mimant un corps à corps imaginaire. Par instant, ell...

UNE VIE

Il s’asseyait, Elle se lovait. Il rêvait, Elle cousait. Il chantait, Elle écoutait. Il hurlait, Elle pleurait. Il parlait, Elle répondait. Il partait, Elle restait. Bête affamée, Elle cuisinait. Il se couchait, Elle suivait. Il lisait, Elle bâillait. Il aimait, Elle subissait. Il dormait, Elle se levait. Il ordonnait, Elle obéissait. Sans se précipiter, Sur la pointe des pieds, Pas de deux cadencés, La vie s’en est allée.

ATTENTE

Un homme en ce monde Retenu malgré lui. Prisonnier de sa douleur, Prisonnier de sa peur Prisonnier de la fatalité, Je souffre moi aussi. Un homme en ce monde Etouffé dans un étau. Prisonnier de son chagrin, Prisonnier de sa souffrance, Prisonnier de son destin, Je parle de ma vie. Un homme en ce monde Retenu dans son lit, Captif de son délire, Captif de sa folie, Captif de son secret, J'écoute ses souvenirs. Un homme en ce monde Retenu lá sans vie. Libéré ce matin, Libéré de ses pleurs, Libéré de son malheur, Je suis sans vie.

L'INCONNUE

Avouez que le secret avait été bien gardé. Pourtant, Mylène avait un pressentiment. Elle avait mille fois envisagé le départ vers ce pays inconnu sans deviner le déroulement des évènements. Le voyage en avion calme et reposant n’évita pas de ressentir l’angoisse à l’atterrissage. Inconsciemment, elle présageait des difficultés. Le flot des voyageurs indifférents, pressés, l’entrainait, la conduisait irrémédiablement vers les guichets de la police. Prenant son rang dans la file d’attente ses jambes tremblaient. Son cœur battait si fort à chaque bruit sec martelé inlassablement par les cachets apposés sur des passeports examinés. Son tour arriva et Mylène resta stoïque, perdue dans ses pensées devant le policier protégé par une vitre. Elle allait devoir se justifier, réfléchir, se souvenir, parler, se raconter, se trahir. Jamais. L’homme la regarda avec un air étonné. Ses yeux jetaient tour à tour de l’impatience, de l’interrogation, de l’inquiétude, de la suspicion, et soudain il vocifé...

PROMENADE

Le soleil se lève doucement à l’horizon. Le calme avec une sensation de légèreté, de liberté réveille en moi un désir de fusionner avec la nature. Une impression de changement, de nouveauté me fait sortir de la cachette. Le vert foncé de la cime des pins contraste sur ciel orangé de l’aurore. Qu’elle est belle ma forêt ! Un tapis jaune recouvrant le sable invite, avant mon envol, à frôler le nectar offert par les pignes. Une légère brise distribue le pollen de ces « arbres d’or » formant un fin brouillard transparent. La résine dorée coule le long du tronc dans un pot en terre cuite coincé entre une lamelle de zinc et un clou. Les arbres blessés, élégants, aux racines dissimulées par la mousse s’élancent majestueux et fiers vers le firmament. Un trait de lumière traverse les ramures et je quitte avec regret ces parfums enivrants de la forêt. La région est parfaite pour vivre des aventures, admirer les paysages. Je rejoins la plage lorsque le ciel, le sable et l’océan se caressent comme...

MON BASSIN

Souvenir d’un joli coin De solitude, un havre de paix. Un promeneur silencieux Se déhanche en cadence. Je suis seule sur un banc. Devant moi un paysage idyllique. Tel un peintre, pinceaux magiques Je voudrais fixer ce tableau enchanteur. Le Bassin se repose à mes pieds. L’air est calme, léger. La mer après la tempête se fait Chatte, caressante, aimante. Le rythme dansant des vagues, Remous réguliers et doux Invitent à la rêverie. Un bruissement léger, L’envol d’une mouette. Départ vers la mer bleue, A l’horizon des pins verts. Dessins de pas sur le sable fin Attisent ma curiosité. Mon regard découvre l’enfant Aux miettes de pain. Oiseau aux plumes blanches Emmène-moi dans la brise Survoler les bateaux aux voiles colorées. Ils avancent en silence Bercés par leur maitresse. Le marin jaloux fait une crise, Son moteur pétarade, sacré gamin. Plus à gauche dans le lointain Une barrière d’écumes argentées Annonce l’Océan déchainé Bordé par tes dunes d’or Ayant comme joyau l’astre divin. Je t’...