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LA FORCE D'UNE FEMME

J'm'appelle Cindy, j'vais vous raconter comment ce connard a failli briser ma vie Et comment j'm'en suis sortie. On était jeune et amoureux Je tenais à lui comme à la prunelle de mes yeux Je l'aimais à en mourir mais j'aurais jamais du le lui dire J'lui avait donné le feu vert pour me faire souffrir. Un soir j'ai voulu boire un verre avec mes amies, Mais il me l'a interdit. "Ta vie, c'est ici." Voilà ce qu'il m'a dit. J'ai même pas  réagi. J'me suis retrouvée coincée, bloquée, enfermée à double clé Comme dans ce pays où les femmes sortent voilées Alors j'ai contesté, j'm'suis rebellée. Et à partir de là, j'ai connu l'enfer Et à partir de là ma vie est devenue un calvaire. Le premier coup, sur le coup, j'lui ai pardonné Il s'est excusé, m'a embrassé , m'a dit que j'étais sa jolie poupée Qu'il était énervé, qu'il ne voulait pas me frapper Mais c'étai...

MA FILLE

Ah ! ma fille tu es née, Bien à moi, bien à moi. Tes cheveux noirs sont soyeux, Ta peau couleur pêche est si douce. Quel bonheur a ton sourire. Ah ! ma fille tu dors paisible, Bien au chaud, bien au chaud. Je veille et j’ai peur, Je ris et je pleurs. Quel bonheur a ton sourire. Ah ! ma fille tu chantes, Bien dans le vent, bien dans le vent. Tu es jeune, tu es belle, Croque la vie à pleine dents. Quel bonheur a ton sourire. Ah ! ma fille tu frémis. Son regard est si bleu, Comme un ciel merveilleux, Son amour est si  profond. Quel bonheur a son sourire. Ah ! ma fille tu pars, Ne te retournes pas j’ai si mal. Plus de chant, plus de rire Dans notre trop grande maison. Quel bonheur a ton sourire.   Ah ! ma fille mon tout petit, Bien à moi, bien à moi. Tes sous entendus et tes chants, Tes chauds baisers brûlants, Quel bonheur a mon souvenir Ah ! ma fille tu es femme....

Ondine

Ondine reste coincée, jour après jour, dans son fauteuil entre la fenêtre et le poêle à gaz qui la réchauffe. Elle ne voit que la cime des arbres du jardin d’en face, mais cela n’a aucune importance, sa journée se passe à tricoter, un rang à l’endroit, un rang à l’envers et elle recommence ce va-et-vient dans un cliquetis d’aiguilles. Sa tête dépasse à peine le haut du fauteuil montrant une touffe ébouriffée de cheveux blancs jaunis et tenue sur la nuque par un bigoudi plat. Sortant très peu dehors sa peau est blanche et ses yeux couleur acier vous glacent, vous économisant ainsi des paroles et des sourires, du reste elle n’a rien à dire, toujours silencieuse dans cette pièce peu chauffée. Elle économise le gaz et se coiffe d’un châle à rayures bleu-marine et jaune crocheté par ses soins. Du reste, elle économise sur tout y compris sur la laine usagée des pulls. Cette dernière entourée autour des dossiers de deux chaises file entre ses doigts pour créer une nouvelle pelote bien s...

Folie

Combien de bombes Eclateront   dans nos vies ? Combien de monde A   jamais détruits ? Combien d’armes Cracheront leurs feux ? Combien de pleurs Verseront ces mères ? Combien d’enfants Entendront   ces détonations ? Combien de larmes Couleront sur le sang ? Combien de Marie, Aicha, David Hurleront leur peur ? Quel est ton nom  Dieu, Allah, Yahvé ? Violent, vénéré, destructeur. Combien de temps S’écoulera sur cette douleur? Combien temps Refuseras-tu ta protection? Dans combien de temps Ecriras-tu   Paix.

L'ABSENCE

Vous étiez mes compagnons et vous êtes partis ensemble un soir d’automne, sans bruit, discrètement. Les arbres du parc changeaient leur couleur, le rouge des feuilles se mélangeait au jaune avec de temps à autre une pointe de vert. Certaines se détachaient et voletaient aidées par un vent léger, pour se poser délicatement sur la pelouse comme un papillon. C’était une délicieuse journée ensoleillée. Il faisait chaud à l’ombre du parasol en lisant sur la terrasse, lorsque l’orage éclata, un orage aussi soudain que violent. Le ciel noir se rayait d’éclairs lumineux, la tension était si forte que les grondements passaient inaperçus. Une pluie torrentielle s’abattit massacrant les arbres et je courus à l’abri pour ne pas être trempée jusqu’aux os. Les gouttes s’écrasant contre les vitres glissaient, présentant une supplique pour les laisser entrer dans la pièce. Reprenant la lecture dans un profond silence succédant à ce tumulte, de temps en temps interrompu par le crépitement du ...

CÂLIN

Zian comptait les jours qui le rapprochaient du départ en vacances dans la ferme familiale. Enfin, le grand jour arriva et comme par magie, il se leva sans peine contrairement aux autres jours où le réveil est un véritable combat. Le désir de prolonger les rêves est quotidiennement le plus fort. — Déjà prêt ! lance sa mère, tout étonnée de le voir apparaitre séance tenante dans la cuisine. Zian avale rapidement son petit-déjeuner composé de flocons d’avoine et d’un chocolat chaud. Les valises bouclées de la veille au soir, préalablement rangées par son père dans le coffre de la voiture annoncent le départ imminent. Voulant devancer ses parents, il quitte en courant la maison et va s’installer à sa place habituelle sur la banquette arrière de l’automobile. Calmement, il attend la fin des préparatifs. Il a hâte de retrouver ses compagnons de jeu, et surtout le seul cheval appelé Câlin. Le voyage se poursuit durant toute la journée, les véhicules roulant à la vitesse d’un...

Forêt-Noire

Aujourd’hui, tout m’invite au voyage, des petits riens comme le désir de préparer mes bagages, l’été qui approche me donnant un sentiment d’indépendance, de liberté, inconnu pour moi durant ces années de travail. Responsable des achats, je me déplaçais dans différents pays afin de négocier des contrats au nom de mon entreprise. Mes départs fréquents déchainèrent une grande quantité de reproches, injustifiés à mon avis, de la part de mon mari qui finit par disparaitre sans bruit de ma vie, préférant surement une existence beaucoup plus calme. Le divorce fut prononcé par consentement mutuel aidé en cela par l’absence d’enfant ou d’un quelconque animal. Ce vide fut largement compensé par cette course effrénée et les années passèrent très vite, trop vite peut-être. Ce fut lors d’un déplacement en Allemagne que je connus Gunther, cadre dans une entreprise de textile. Logeant dans le même hôtel, nous passions chaque soir un agréable moment autour d’une boisson. Il était exubérant, fo...