Articles

ATTENTE

Un homme en ce monde Retenu malgré lui. Prisonnier de sa douleur, Prisonnier de sa peur Prisonnier de la fatalité, Je souffre moi aussi. Un homme en ce monde Etouffé dans un étau. Prisonnier de son chagrin, Prisonnier de sa souffrance, Prisonnier de son destin, Je parle de ma vie. Un homme en ce monde Retenu dans son lit, Captif de son délire, Captif de sa folie, Captif de son secret, J'écoute ses souvenirs. Un homme en ce monde Retenu lá sans vie. Libéré ce matin, Libéré de ses pleurs, Libéré de son malheur, Je suis sans vie.

L'INCONNUE

Avouez que le secret avait été bien gardé. Pourtant, Mylène avait un pressentiment. Elle avait mille fois envisagé le départ vers ce pays inconnu sans deviner le déroulement des évènements. Le voyage en avion calme et reposant n’évita pas de ressentir l’angoisse à l’atterrissage. Inconsciemment, elle présageait des difficultés. Le flot des voyageurs indifférents, pressés, l’entrainait, la conduisait irrémédiablement vers les guichets de la police. Prenant son rang dans la file d’attente ses jambes tremblaient. Son cœur battait si fort à chaque bruit sec martelé inlassablement par les cachets apposés sur des passeports examinés. Son tour arriva et Mylène resta stoïque, perdue dans ses pensées devant le policier protégé par une vitre. Elle allait devoir se justifier, réfléchir, se souvenir, parler, se raconter, se trahir. Jamais. L’homme la regarda avec un air étonné. Ses yeux jetaient tour à tour de l’impatience, de l’interrogation, de l’inquiétude, de la suspicion, et soudain il vocifé...

PROMENADE

Le soleil se lève doucement à l’horizon. Le calme avec une sensation de légèreté, de liberté réveille en moi un désir de fusionner avec la nature. Une impression de changement, de nouveauté me fait sortir de la cachette. Le vert foncé de la cime des pins contraste sur ciel orangé de l’aurore. Qu’elle est belle ma forêt ! Un tapis jaune recouvrant le sable invite, avant mon envol, à frôler le nectar offert par les pignes. Une légère brise distribue le pollen de ces « arbres d’or » formant un fin brouillard transparent. La résine dorée coule le long du tronc dans un pot en terre cuite coincé entre une lamelle de zinc et un clou. Les arbres blessés, élégants, aux racines dissimulées par la mousse s’élancent majestueux et fiers vers le firmament. Un trait de lumière traverse les ramures et je quitte avec regret ces parfums enivrants de la forêt. La région est parfaite pour vivre des aventures, admirer les paysages. Je rejoins la plage lorsque le ciel, le sable et l’océan se caressent comme...

MON BASSIN

Souvenir d’un joli coin De solitude, un havre de paix. Un promeneur silencieux Se déhanche en cadence. Je suis seule sur un banc. Devant moi un paysage idyllique. Tel un peintre, pinceaux magiques Je voudrais fixer ce tableau enchanteur. Le Bassin se repose à mes pieds. L’air est calme, léger. La mer après la tempête se fait Chatte, caressante, aimante. Le rythme dansant des vagues, Remous réguliers et doux Invitent à la rêverie. Un bruissement léger, L’envol d’une mouette. Départ vers la mer bleue, A l’horizon des pins verts. Dessins de pas sur le sable fin Attisent ma curiosité. Mon regard découvre l’enfant Aux miettes de pain. Oiseau aux plumes blanches Emmène-moi dans la brise Survoler les bateaux aux voiles colorées. Ils avancent en silence Bercés par leur maitresse. Le marin jaloux fait une crise, Son moteur pétarade, sacré gamin. Plus à gauche dans le lointain Une barrière d’écumes argentées Annonce l’Océan déchainé Bordé par tes dunes d’or Ayant comme joyau l’astre divin. Je t’...

Bonheur

J’ai vu au fond de moi L’image du bonheur. Le sourire d‘un enfant Réchauffe mon cœur. L’absence de ses cris, Le soleil est tristesse. Les larmes dans ses yeux, Plus fraiche est la pluie. J’ai vu au fond de moi L’image du bonheur, Le visage de mes enfants.

LE ROI

La nuit endosse son manteau pailleté, Egayé d’une broche dorée. La rose bordée de bleu change d’habit, Pour l’arrivée attendue du Roi. Ses rayons chauds m’inondent Mes yeux éblouis sont ravis. Les malfaiteurs nocturnes s’enfuient, Passant sans respect devant lui. Osant sans vergogne voler son éclat Et revêtir ses ornements dorés. La brise glacée pourchasse Ces malandrins du royaume. Le Roi majestueux se lève Et danse sur le lac vert. Nuages, serviteurs légers S’empressent silencieux auprès de lui, Le bercent dans un lit moelleux Aux couleurs changeantes et fuyantes. Le ciel profond et noir, S’empare du Roi. La ronde du jour recommence

LA NUIT

Une nuit! Qu’est-ce une nuit? De la paix en mon cœur, Un câlin prés du feu, Un regard amoureux. Une nuit! Est-ce cela une nuit ? Dans le lointain un cri, Soudain un pas pressé, Puis le coup du coquin. Une nuit! Ou se trouve une nuit? Une rue mal éclairée, Une ombre furtive, Un ciel sans étoile Une nuit! Rien qu’une nuit! L’amour qui fait rêver, Un seul baiser volé, Des rêves par millier.