Délire

Oye, oye, bonnes gens!! Ecoutez la triste histoire qui m`arriva un soir d`été. Ma meilleure amie, lavandière de son métier, agée de vingt cinq ans, me quitta pour rejoindre un paradis de rêve. Jour et nuit, elle effectuait mes corvées de lessive dans la bonne humeur, fredonnant de douces mélodies d'une voix cristalline.

Certes depuis une semaine des couacs impressionnants accentuèrent ma vigilance. Inquiète par sa souffrance, inpuissante à la soulager, je convenais de quérir à son chevet un homme de science. Elle ne m`en a pas laissé le temps. Sa maladie, inconnue des ménagères à eu raison de son courage et elle s'éteignit soudain dans un dernier effort.

Dés son dernier soupir, les familles "Gantmapa" et "Hhuiledecoude" participèrent bénévolement à l'organisation des lessives tout au long de la journée.

La nouvelle fut rapidement connue et mes voisins décrétèrent un jour de deuil pour honorer ses bons et loyaux services. Au lever du soleil nous l'avons mise en bière dans un carton blanc puis nous l' avons accompagnée auprés des siens au cimetière des épaves avec le plus grand respect dû à son rang. Ce fut une cérémonie émouvante, sans fleur ni couronne.

Sur le chemin du retour, je songeais, mélancolique, à l'obligation d'accueillir dès demain, une nouvelle compagne.
Par crainte de me voir déprimer, mes amis décidèrent sur l'heure, de me faire bénéficier de publicités en vigueur, pour choisir une blanchisseuse .

Le fourgon continua sa route et je passais donc le reste de mon temps dans tous les supermarchés alentour pour m'enquérir d'une mécanique habillée de blanc ou de marron, à moins que ma préférence aille à ses cousines en habits multicolores. Le choix était cornélien. Une d'entre elles, isolée au bout de l'allée, capta mon attention .
Sa petite taille permettait de la glisser à la place laissée libre par la défunte, pouvant ainsi se mettre repidement à l'ouvrage. Je l'adoptais et l'équipe la ramena joyeusement à la maison.Son installation et les divers branchements terminés, elle débuta aussitôt sa tâche sans bruit.

Par timidité, sans doute, elle travaillait en silence respectant mon chagrin de ne plus entendre les chants de mon amie disparue. Perdue dans mes pensées souvent je l'abandonnais sous tension des heures durant. Las de mon indifférence après quelques saccades elle s'éteignit lamentablement. Les secours arrivèrent immédiatement et sauvèrent son coeur malade de chagrin. Prenant de nouvelles habitudes pour la chérir, nous sommes devenues inséparables.

Je remercie du soutien apporté par mes familiers dans cette épreuve et les invite , pour demain , autour d'une bonne table pour fêter l'arrivée de ma nouvelle machine à laver.

Commentaires

Anonyme a dit…
facile a lire et plein d'humour

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