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PROMENADE

Le soleil se lève doucement à l’horizon. Le calme avec une sensation de légèreté, de liberté réveille en moi un désir de fusionner avec la nature. Une impression de changement, de nouveauté me fait sortir de la cachette. Le vert foncé de la cime des pins contraste sur ciel orangé de l’aurore. Qu’elle est belle ma forêt ! Un tapis jaune recouvrant le sable invite, avant mon envol, à frôler le nectar offert par les pignes. Une légère brise distribue le pollen de ces « arbres d’or » formant un fin brouillard transparent. La résine dorée coule le long du tronc dans un pot en terre cuite coincé entre une lamelle de zinc et un clou. Les arbres blessés, élégants, aux racines dissimulées par la mousse s’élancent majestueux et fiers vers le firmament. Un trait de lumière traverse les ramures et je quitte avec regret ces parfums enivrants de la forêt. La région est parfaite pour vivre des aventures, admirer les paysages. Je rejoins la plage lorsque le ciel, le sable et l’océan se caressent comme...

MON BASSIN

Souvenir d’un joli coin De solitude, un havre de paix. Un promeneur silencieux Se déhanche en cadence. Je suis seule sur un banc. Devant moi un paysage idyllique. Tel un peintre, pinceaux magiques Je voudrais fixer ce tableau enchanteur. Le Bassin se repose à mes pieds. L’air est calme, léger. La mer après la tempête se fait Chatte, caressante, aimante. Le rythme dansant des vagues, Remous réguliers et doux Invitent à la rêverie. Un bruissement léger, L’envol d’une mouette. Départ vers la mer bleue, A l’horizon des pins verts. Dessins de pas sur le sable fin Attisent ma curiosité. Mon regard découvre l’enfant Aux miettes de pain. Oiseau aux plumes blanches Emmène-moi dans la brise Survoler les bateaux aux voiles colorées. Ils avancent en silence Bercés par leur maitresse. Le marin jaloux fait une crise, Son moteur pétarade, sacré gamin. Plus à gauche dans le lointain Une barrière d’écumes argentées Annonce l’Océan déchainé Bordé par tes dunes d’or Ayant comme joyau l’astre divin. Je t’...

Bonheur

J’ai vu au fond de moi L’image du bonheur. Le sourire d‘un enfant Réchauffe mon cœur. L’absence de ses cris, Le soleil est tristesse. Les larmes dans ses yeux, Plus fraiche est la pluie. J’ai vu au fond de moi L’image du bonheur, Le visage de mes enfants.

LE ROI

La nuit endosse son manteau pailleté, Egayé d’une broche dorée. La rose bordée de bleu change d’habit, Pour l’arrivée attendue du Roi. Ses rayons chauds m’inondent Mes yeux éblouis sont ravis. Les malfaiteurs nocturnes s’enfuient, Passant sans respect devant lui. Osant sans vergogne voler son éclat Et revêtir ses ornements dorés. La brise glacée pourchasse Ces malandrins du royaume. Le Roi majestueux se lève Et danse sur le lac vert. Nuages, serviteurs légers S’empressent silencieux auprès de lui, Le bercent dans un lit moelleux Aux couleurs changeantes et fuyantes. Le ciel profond et noir, S’empare du Roi. La ronde du jour recommence

LA NUIT

Une nuit! Qu’est-ce une nuit? De la paix en mon cœur, Un câlin prés du feu, Un regard amoureux. Une nuit! Est-ce cela une nuit ? Dans le lointain un cri, Soudain un pas pressé, Puis le coup du coquin. Une nuit! Ou se trouve une nuit? Une rue mal éclairée, Une ombre furtive, Un ciel sans étoile Une nuit! Rien qu’une nuit! L’amour qui fait rêver, Un seul baiser volé, Des rêves par millier.

Poussière

Je suis un grain de poussière, Je suis un grain de lumière. Je suis en or dans le soleil, Tu me vois dans les rayons Que filtrent les volets. J’amuse les enfants, Inquiète les parents. Je sui ici, là, partout, Tu m’attrapes et je file, Délicatement je me dépose. J’affole la ménagère. Sans pitié avec son chiffon De colère elle me fouette. Je la fuis et m’envole, Un peu plus loin je me pose. Ses yeux m’épient, Je me déplace et m’enroule. Elle me respire et me rejette, Elle me hait et m’emprisonne, Je m’enfuis et disparais. Mais oui, je reviens, Regarde, je suis tout près, Silencieux, souple et léger. Je suis un grain de poussière Je suis un grain de lumière.

TIC-TAC

Petit Jacques, fasciné par le balancier de l’horloge du salon, observe son va et vient ; TIC – TAC, TIC -TAC..! Sa cadence régulière rythme la fuite du temps, notes de musique ponctuant la vie. Les flammes dans la cheminée dansent sur cette chanson. L’enfant regarde ce ballet aux couleurs chatoyantes et rêve de devenir « Grand ». Ce doit être simple, évident pense-t-il. A cet instant la guerre est déclarée et le stratagème bien étudié. D’abord, attraper le temps, ensuite le maîtriser et enfin le tuer. Ce diable omniprésent se transforme sans cesse. Un instant léger, il devient oppressant dans la pénombre qu’il affectionne et finit par le posséder comme esclave. Petit Jacques ne veut plus attendre paisiblement, sans bruit, ces minutes qui n’en finissent pas ou celles qui s’affolent jusqu’à l’ivresse. Prestement les volets sont ouverts laissant entrer le soleil et le chant des oiseaux couvre enfin le TIC - TAC de l’horloge. Le jour desserre ses chaînes invisibles et Petit Jacques le cœur...